Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/232

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Mademoiselle Rambert

Elle a servi pour la décoration… On va l’enlever… j’ai donné des ordres…

Courtin, tirant sa montre, et redescendant.

Jamais nous ne serons prêts… (Changeant de ton.) Je suis allé à la lingerie… Rien ne devait clocher, disiez-vous ?…

Mademoiselle Rambert

Oui… Eh bien ?

Courtin

C’est inouï !… C’est d’un désordre inouï !… Ah ! je serais curieux d’en refaire l’inventaire… Il n’y a là qu’une femme… C’est trop d’ouvrage… Elle paraît, d’ailleurs, n’y entendre absolument rien.

Mademoiselle Rambert, d’un ton plus vif.

Vous savez, monsieur le président, que la lingère en chef, Mlle Marguerite, est partie… et vous savez pourquoi ?

Courtin, radouci.

Sans doute… En tout cas, j’ai dit qu’on ferme tout un pan d’armoires… tout le fond… et n’ai permis d’ouvrir que le côté gauche… près de la porte… où nous passerons… On achève de le ranger… (Très nerveux, indiquant le plafond avec sa canne.) Elles font un bruit, là-haut… C’est l’atelier de couture ?

Mademoiselle Rambert

Non, monsieur le président, le pailletage…

Courtin

C’est agaçant… (Reprenant.) Ah ! les cuisines !… Par l’escalier, il venait, des cuisines, une odeur… une odeur, à n’y pas tenir… Je descends… J’ai été suffoqué,