Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/245

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Courtin

On ne peut pourtant pas la priver des secours de la religion…

Mademoiselle Rambert

Mais, monsieur le président, vous ne savez pas dans quel état est, aujourd’hui, ce pauvre abbé Laroze. Il va ameuter toute la maison… tout le quartier. Il fera une cérémonie…

Courtin

Peu importe… Il ne sera pas dit qu’on a refusé un prêtre à cette enfant… Refuser un prêtre ici ?… Songez donc ! Et dans ma situation !

Mademoiselle Rambert, faussement conciliante.

Je m’incline… Seulement, monsieur le président, vous pourrez décommander la fête… fermer le buffet, renvoyer la duchesse, les invités… tout le monde… et la presse… la presse…

Courtin, allant et venant.

C’est effrayant !… C’est effrayant !

Mademoiselle Rambert

Laissez-moi faire… vous n’aurez pas à vous en repentir. Mlle  Barandon.) Allons… Venez !

Le préau commence à se remplir, et l’on voit parmi les groupes l’abbé qui pérore et gesticule.

Courtin

On nous a vus… Restez, mademoiselle, restez… (Plus bas.) Surtout pas un mot à la baronne… Elle est tellement impressionnable !… (S’exclamant.) Et cette échelle qui est toujours là !…

Il s’avance jusqu’à la porte du vestibule, puis descend les degrés du perron, à la rencontre d’un groupe parmi lequel Thérèse, l’abbé, Biron, d’Auberval, et, par-ci par-là, d’autres groupes, et Mme  Tupin, Mme  Pivin, très raides, très dignes.