Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/81

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Courtin

Laissez-moi préférer cet excès-là… Laissez-moi vous dire aussi — et c’est sur quoi je voulais attirer votre attention — qu’il m’est pénible de voir comment on en vient à traiter Biron, parfois.

Thérèse

Par exemple ?

Courtin

Oui… tenez… à la table, tout à l’heure… après déjeuner aussi… Il arrive trop souvent à d’Auberval de manquer de tact… Il est bien jeune… Et je n’aime pas… quand on vient d’être admis dans une maison…

Thérèse, interrompant sèchement.

Faites-lui vos observations…

Courtin

Je ne dis pas… Si je vous en parle à vous, ma chère amie, c’est que, peut-être, sans vous rendre compte, votre manière d’être autorise ou semble autoriser les saillies de d’Auberval… (Thérèse sourit.) Mais oui, votre façon de rire à tout ce qu’il dit…

Thérèse

Pourquoi Biron ne comprend-il pas qu’il vient trop souvent ?… Cela devrait se voir quand on déplaît !…

Courtin

Sérieusement… détestez-vous si fort le pauvre Biron ?

Thérèse

Je serais ravie d’avoir une occasion de me brouiller avec lui.