Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/86

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Dufrère

Vous me l’apprenez !

Lerible

Hé !… L’on en parle… l’on en parle beaucoup…

Dufrère

Potins, monsieur Lerible… potins !…

Lerible

Bien sûr… bien sûr !… (Un petit silence.) Vous êtes discret, monsieur Dufrère… vous avez raison… Hier, M. Biron que j’ai vu…

Dufrère, intéressé.

Vous avez raison… Hier, M. Biron ?

Lerible

Oui !… Oh ! En passant… (Devant l’œil interrogateur de Dufrère.) Rien… rien !… (Regardant la pendule.) Deux heures, déjà !… C’est que… voyez-vous… j’ai un rendez-vous obligatoire… C’est bien ennuyeux !

Dufrère

Mais le baron va rentrer d’un instant à l’autre…

Lerible marche, ou plutôt glisse dans la pièce, touchant aux meubles, palpant les bibelots.

Lerible

Bien ennuyeux… (Petit silence. Regardant toujours autour de lui.) Ça ferait une belle vente ici… Mâtin ! (Sur un mouvement de Dufrère, il tourne sur lui-même, et reprend.) Oh ! je dis ça… pour exprimer mon admiration… (Il va jusqu’au canapé, qu’il caresse du revers de la main.) Une vieille connaissance… Oui… oui !… ça vient de la faillite Pamard ?