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AGA KHAN

indiquée. Syed Ahmed avait dit naguère : « Le temps viendra où mes frères Pathans, Syeds, Hashimi et Koreishi, dont le sang est le propre sang d’Abraham, apparaîtront en brillants uniformes de colonels et de majors dans l’armée des Indes[1]. » Élargissant ces vues, longtemps après, l’Aga Khan s’écriait à son tour, à Delhi, en 1903 :

« Nous voulons pouvoir donnera la jeunesse musulmane non plus seulement la meilleure éducation qui se puisse aux Indes, mais une instruction équivalente à celle qui pourrait lui être donnée en toute autre contrée du monde. Nous ne pouvons souhaiter que dans l’avenir la jeunesse musulmane soit obligée d’aller en Angleterre ou en Allemagne, pour acquérir une réelle supériorité en quelque branche de savoir que ce soit… Nous voulons qu’Aligarh devienne un foyer d’enseignement qui inspire le même respect aux écoliers que Berlin, Oxford, Leipzig ou Paris… Par-dessus tout, nous voulons donner à notre peuple une capitale intellectuelle et morale… un centre, dont la lumière… se diffuse parmi les musulmans de l’Inde, à jamais, puis hors de l’Inde, et d’où rayonne sur le monde un noble exemple de la justice, de la vérité, de la pureté de notre Foi bien-aimée[2]. »

En choisissant l’Aga Khan pour présider la Délégation de Simla, le congrès de Luknow acclamait la politique de Syed Ahmed. La presse anglaise ne s’y est pas trompée. En mentionnant brièvement la présence de l’Aga Khan à Simla, ses grands organes ont longuement célébré le souvenir respecté de Syed Ahmed.

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Mesurez le mouvement musulman de l’Inde, à l’aune des

  1. T. Morison, loc. cit., p. 560.
  2. Morison, loc. cit., p. 569.