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LE COLLÈGE ANGLO-ORIENTAL D’ALIGARH

préjugés ; ils réussirent toutefois. La fondation d’un établissement d’enseignement supérieur fut décidée et, le 24 mai 1875, le collège d’Aligarh ouvrait ses portes. Il était loin, alors, d’avoir son importance actuelle ; il ne comprenait que quelques classes, avec un programme ne dépassant pas celui de la neuvième. Les professeurs, placés sous la direction de M. H. G. J. Siddons, étaient sept en tout ; le total de leurs traitements annuels ne dépassait pas 750 roupies, et ils avaient, au total, 59 élèves. Trois pensions avaient été ouvertes pour ceux-ci : les deux premières au collège même, sous la direction de Maulvi Abul Hasan et de Maulvi Muhammad Akbar, la troisième en ville.

On comptait, l’année suivante, 71 élèves, puis, l’année d’après (1877), quand Lord Lytton vint visiter l’établissement et poser la première pierre des bâtiments actuels, il y en avait 123. Un département oriental, comptant 18 élèves, existait alors au collège ; mais, ses résultats ne répondant pas à ce qu’on en attendait, il fut supprimé en 1885.

Malgré l’accroissement considérable du nombre des élèves, certaines préventions subsistaient encore. C’est ainsi qu’en 1878 le secrétaire constatait, dans son rapport, que l’aristocratie musulmane des régions voisines, Bulandshah, Eta, n’envoyait pas ses fils à Aligarh. Il observait, en outre, que la fondation d’un Club du Cricket avait beaucoup contribué à la renommée du collège.

Affilié, pendant cette même année 1878, à l’Université de Calcutta pour le premier examen ès arts, le collège continuait de faire des progrès. Si l’épidémie de fièvres de 1879 fit tomber momentanément le nombre de ses élèves à 28, on en trouvait 180 en 1880, et le budget, de 5.425 roupies à l’origine, passait à 25.186. Toutefois la construction de nouveaux bâtiments grevait lourdement ses ressources et, pour voir la fin du déficit, il fallut attendre l’année 1883. Dans son rapport, le secrétaire remerciait, cette fois, toutes les personnes qui, par leurs dons, avaient contribué à l’édi-