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REVUE DU MONDE MUSULMAN

sept ou huit mille Musulmans et toute la population du quartier. Il fallut faire donner la cavalerie pour rétablir l’ordre.

Il est bon de rappeler d’ailleurs que, dès le 5 novembre 1905, la Société littéraire mahométane de Calcutta envoyait à ses coreligionnaires une circulaire pour les engager à ne prendre aucune part à l’agitation contre la « partition » du Bengale ; on les invitait dans ce document, signé de Bakhtyar Shad, Syed Mohammed, Abdullah Khan Ahmed, etc., à demeurer bons et fidèles sujets de l’empereur-roi Edouard VII, en insistant sur ce point que les intérêts des Mahométans de l’Inde sont tout différents de ceux des Hindous, et en énumérant les bienfaits du gouvernement actuel : 1° allocation annuelle de 50.000 roupies (83.500 fr.) pour les écoles musulmanes du Bengale ; 2° fondation de bourses nombreuses à l’Université de Calcutta ; 3° maintien des fondations antérieures ; 4° attribution successive de plus de 100.000 roupies (167.000 fr.) pour la construction à Calcutta d’un hôtel devant servir à l’installation d’une medressah ; 5° tempéraments apportés aux règlements sur la peste en faveur des dames musulmanes, derrière le voile qui ferme les gynécées ; 6° autorisation, pendant l’épidémie, de faire un pèlerinage à la Mecque, en partant de Chittagong au lieu de Bombay, accordée aux Musulmans du Bengale, du Behar et de l’Orixa[1].

Julien Vinson.
  1. La plupart des renseignements qui précèdent sont extraits d’une lettre qui m’a été écrite par un de mes anciens élèves, M. Barrigue de Fontanieu, en ce moment au Bengale, chargé d’une mission scientifique.