Page:Mission scientifique du Maroc - Revue du monde musulman, tome I, 1907.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
REVUE DU MONDE MUSULMAN

l’époque d’Akhbar[1]. — Ils sont Khodjas, mais sans rapport avec ceux de Bombay et sans obédience envers l’Aga Khan. Il semble qu’il en soit de même des Khodjas de Dera Ismâîl Khan, qui ont leur Pîr à Maghiana et sont connus sous le nom de Khodjas de Jhang[2].

Ces derniers sont surtout des Khatrivas convertis à l’Islam, et qui semblent avoir pris le titre de Khodja plutôt comme qualificatif honorifique que comme désignation caractéristique. Ils ont d’ailleurs conservé toute leur organisation intérieure hindoue, et jusqu’à une époque récente, les Aroras, Khodjas aussi au même titre, ne se mariaient pas avec eux[3].

On a ainsi l’impression d’une certaine élasticité dans les groupements des Khodjas des Indes, et cette impression se trouve précisée par les différences doctrinaires qu’on constate dans le Baroda. Là, il y a deux classes nettement tranchées de Khodjas, qui, réunis naguère en une seule communauté, se sont divisés il y a une vingtaine d’années en deux fractions : les Panjai’bhai et les Pira’i. — Les premiers regardent l’Aga Khan comme l’incarnation de Dieu lui-même, et les seconds ne voient en lui que le chef religieux de leur communauté[4].

Il faudrait bien entendu, pour donner une idée complète de la répartition des Khodjas de l’Inde, examiner en outre leurs rapports actuels avec les Bohras, les Roshaniya et un certain nombre d’autres sectes dérivées du Chiisme Ismaélien. Bornons-nous, pour ne pas allonger une nomenclature aride, à signaler les travaux si intéressants consacrés par M. Rose aux Roshaniyas[5] et par M. Eckford Luard aux Bohras[6].

  1. Census of India, XVII. Punjab I, par M. H. Rose, p. 150.
  2. Ibid.
  3. Ibid., p. 310.
  4. C. of I. Baroda, loc. cit., p. 496.
  5. C. of I., XVII. Punjab., I. p. 147 et seq.
  6. C. of I., XIX, Central India, I, p. 94 et seq.