Il a pris une part vraiment de premier rang dans les affaires de l’Inde. Il y a deux ans, il était membre de l’Assemblée législative de l’Inde. Ses discours sur plusieurs sujets d’actualité ont été remarqués, et tous ceux qui l’ont entendu, lui prédisent une très brillante carrière politique. » Puis, comme conclusion : « Il est particulièrement agréable que ce prince intelligent, intéressant et influent, soit le produit, à la fois du système anglais de l’Inde et de l’autorité traditionnelle qui lui a été léguée par ses ancêtres, à travers d’innombrables générations. C’est un homme de beaucoup de prudence et de savoir, et si on forme un Conseil impérial de l’Empire, personne ne sera plus digne d’y remplir la charge de représentant des musulmans des Indes qu’Aga Khan. »
Retenons donc que, s’il reste plus ou moins de l’ancien Ismaélisme dans le Desatir[1] et le Kalam-i-Pir, la documentation empruntée à l’Annuaire et à la Revue s’étend beaucoup plus au domaine de l’Extériorisme qu’à celui de l’Intériorisme. Nous voyons à peu près ce qu’est ou peut être la doctrine prêchée aux Khodjas. Nous concevons comment, en présence de l’hérédité des Khalifes Fatimites, certifiée par arrêt de la Court de Bombay, ils peuvent osciller entre le Chiisme et le Sunnisme, le Nosaïrisme et le Kafirisme pur — sans parler de l’Ismaélisme lui-même, — pour s’en tenir à vénérer les Pirs et à presque adorer l’Imâm, en donnant à leur ferveur la consécration pratique des Sadakat, des offrandes pieuses. C’est la religion des humbles, de la foule croyante. Mais quels sont les dogmes religieux des Khalifats, des Pirs, de Tlmâm ? À cette question, la réponse par les textes fait défaut. On ne peut s’adresser qu’aux actes et aux faits.
Si les occupations de l’Aga Khan sont telles « qu’il n’a
- ↑ V. S. Guyard, Loc. cit. C’est le Desavatar dont il a été question ci-dessus.
