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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

en oxyfluorure de phosphore PhFl3O2 absorbable par l’eau.

On voit donc que, par son passage sur la mousse de platine, le trifluorure nous a fourni 12,80 pour 100 de pentafluorure de phosphore.


Pentafluorure de phosphore.

Les résultats fournis par l’action du pentafluorure de phosphore sur le platine au rouge sont beaucoup plus nets que ceux donnés par le trifluorure. J’ai obtenu dans ces expériences un certain nombre de réactions importantes sur lesquelles je n’ai encore rien publié, car leur explication ne pouvait être donnée avec certitude que lorsqu’on connaîtrait les propriétés du fluor.

Le gaz pentafluorure du phosphore employé dans ces recherches avait été préparé par l’action du brome sur le trifluorure de phosphore[1]. Ce gaz était absolument sec, car il n’attaquait pas le verre des flacons dans lesquels il était conservé.

Il était pur, entièrement absorbable, sur la cuve à mercure, par l’eau privée d’air, sauf un onglet presque imperceptible ; enfin, le liquide obtenu dans ces conditions ne contenait pas de brome.

L’appareil avait été disposé comme précédemment et l’on avait eu soin de ne mettre en longueur que 10cm environ de mousse de platine, de façon que cette substance soit entièrement portée au rouge. De plus, un serpentin de plomb traversé par de l’eau à 0° refroidissait le tube de platine aussitôt sa sortie du fourneau. Ce dernier était fortement chauffé par un feu de coke en menus morceaux, activé par un bon tirage.

  1. H. Moissan, Action du chlore, du brome et de l’iode sur le trifluorure de phosphore (Annales de Chimie et de Physique, 6e série, t. VII, p. 468).