croit qu’en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit.
Quelle est ton occupation parmi ces arbres ?
De prier le ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose.
Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise ?
Hélas ! monsieur, je suis dans la plus grande nécessité du monde.
Tu te moques : un homme qui prie le ciel tout le jour ne peut pas manquer d’être bien dans ses affaires.
Je vous assure, monsieur, que le plus souvent je n’ai pas un morceau de pain à mettre sous les dents.
Voilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins. Ah ! ah ! je m’en vais te donner un louis d’or tout à l’heure, pourvu que tu veuilles jurer.
Ah ! monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché ?
Tu n’as qu’à voir si tu veux gagner un louis d’or, ou non ; en voici un que je te donne, si tu jures. Tiens. Il faut jurer.
Monsieur !
À moins de cela, tu ne l’auras pas.
Va, va, jure un peu ; il n’y a pas de mal.
Prends, le voilà, prends, te dis-je ; mais jure donc.
Non, monsieur, j’aime mieux mourir de faim.