C’est comme je l’entendons.
Tenez, voilà un morceau de fromage qu’il faut que vous lui fassiez prendre.
Du fromage, monsieu ?
Oui, c’est un fromage préparé, où il entre de l’or, du corail et des perles, et quantité d’autres choses précieuses.
Monsieu, je vous sommes bien obligés ; et j’allons li faire prendre ça tout à l’heure.
Allez. Si elle meurt, ne manquez pas de la faire enterrer du mieux que vous pourrez.
Scène III
Voici la belle nourrice. Ah ! nourrice de mon cœur, je suis ravi de cette rencontre ; et votre vue est la rhubarbe, la casse, et le séné, qui purgent toute la mélancolie de mon ame.
Par ma figue, monsieu le médecin, ça est trop bian dit pour moi, et je n’entends rian à tout votre latin.
Devenez malade, nourrice, je vous prie ; devenez malade pour l’amour de moi. J’aurois toutes les joies du monde de vous guérir.
Je sis votre sarvante ; j’aime bian mieux qu’an ne me garisse pas.
Que je vous plains, belle nourrice, d’avoir un mari jaloux et fâcheux comme celui que vous avez !