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L’AVARE.
Harpagon
Les autres[1].
La Flèche
Les autres ?
Harpagon
Oui.
La Flèche
Les voilà.
Harpagon, montrant les hauts-de-chausses de la Flèche.
N’as-tu rien mis ici dedans[2] ?
La Flèche
Voyez vous-même.
Harpagon, tâtant le bas des hauts-de-chausses de la Flèche.
Ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les recéleurs des choses qu’on dérobe ; et je voudrais qu’on en eût fait pendre quelqu’un.
La Flèche, à part.
Ah ! qu’un homme comme cela mériterait bien ce qu’il craint ! Et que j’aurais de joie à le voler !
Harpagon
Euh ?
- ↑ Cette scène est imitée de la scène iv de l'acte IV l’Aululaire. Ici Molière n’a pas été plus heureux que l’auteur latin, qui fait demander la troisième main : Ostende etiam tertiam. Harpagon, qui demande les autres, blesse également la vérité du dialogue. Chappuzeau, dans sa comédie du Riche vilain, imprimée en 1663, avoit trouvé un tempérament ingénieux à ce trait de Plaute, en ne demandant que l’autre, parceque le Riche vilain peut avoir oublié qu’il a déjà vu la main qu’il veut revoir. Voici la scène : Crispin soupçonne philipin, valet de son neveu, de lui avoir dérobé quelque chose.
Crispin.
Ça, montre ta main.
Philipin.Tenez.
Crispin.L’autre.
Philipin.Tenez ; voyez jusqu’à demain.
Crispin.L’autre.
Philipin.Allez la chercher. En ai-je une douzaine ?Il faut bien convenir que Chappuzeau a mieux fait que Plaute et que Molière.
- ↑ Dans Plaute : Euclion. Allons, secoue ton manteau. — Strobile. J’y consens. — Eucl. N’as-tu rien sous ta tunique ? — Stro. Cherchez partout où il vous plaira. (Aululaire, acte IV, scène iv.)