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     Il n’est point d’assez docte voix,
Point de mots assez grands pour en tracer l’image ;
      Le silence est le langage
      Qui doit louer ses exploits.
Consacrez d’autres soins à sa pleine victoire ;
Vos louanges n’ont rien qui flatte ses désirs :
      Laissez, laissez là sa gloire,
      Ne songez qu’à ses plaisirs.

chœur.

Laissons, laissons là sa gloire,
Ne songeons qu’à ses plaisirs.

flore, à Tircis et à Dorilas.

Bien que, pour étaler ses vertus immortelles,
    La force manque à vos esprits,
Ne laissez pas tous deux de recevoir le prix,
    Dans les choses grandes et belles,
    Il suffit d’avoir entrepris[1].

HUITIÈME ENTRÉE DE BALLET
Les deux Zéphyrs dansent avec deux couronnes de fleurs à la main, qu’ils viennent donner ensuite aux deux bergers.
climène et daphné, donnant la main à leurs amants.

    Dans les choses grandes et belles,
    Il suffit d’avoir entrepris.

tircis et dorilas.

Ah ! que d’un doux succès notre audace est suivie !

flore et pan.

Ce qu’on fait pour LOUIS, on ne le perd jamais.

climène, daphné, tircis, dorilas.

Au soin de ses plaisirs donnons-nous désormais.

flore et pan.

Heureux, heureux qui peut lui consacrer sa vie !

chœur.

    Joignons tous dans ces bois
    Nos flûtes et nos voix :

  1. C’est la traduction de l’adage latin tiré de Tibulle : In magnis et voluisse sat est. La Fontaine a dit de même, en terminant son Discours à M. le Dauphin :


    Et, si de t’agréer je n’emporte le prix,
    J’aurai du moins l’honneur de l’avoir entrepris.  (Auger).