Il faut, si vous m’en croyez, n’effaroucher personne et tâcher doucement d’attraper quelques preuves afin de procéder après, par la rigueur, au recouvrement des deniers qui vous ont été pris.
Scène II.
Je m’en vais revenir. Qu’on me l’égorge tout à l’heure ; qu’on me lui fasse griller les pieds ; qu’on me le mette dans l’eau bouillante, et qu’on me le pende au plancher.
Qui ? celui qui m’a dérobé ?
Je parle d’un cochon de lait que votre intendant me vient d’envoyer, et je veux vous l’accommoder à ma fantaisie.
Il n’est pas question de cela ; et voilà Monsieur, à qui il faut parler d’autre chose.
Ne vous épouvantez point. Je suis homme à ne vous point scandaliser, et les choses iront dans la douceur.
Monsieur est de votre souper ?
Il faut ici, mon cher ami, ne rien cacher à votre maître.
Ma foi, Monsieur, je montrerai tout ce que je sais faire, et je vous traiterai du mieux qu’il me sera possible.
Ce n’est pas là l’affaire.
Si je ne vous fais pas aussi bonne chère que je voudrois, c’est la faute de monsieur votre intendant, qui m’a rogné les ailes avec les ciseaux de son économie.
Traître ! il s’agit d’autre chose que de souper ; et je veux que tu me dises des nouvelles de l’argent qu’on m’a pris.