Page:Molière - Plaisirs, Tartuffe, Hachette, 1878.djvu/10

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mille, cruellement frappés, à ceux qui avaient été, comme nous, les vieux amis de son aimable jeunesse, aux lettres qui de son dévouement studieux avaient à espérer de longs services.

C’était à M. Despois qu’il appartenait d’exprimer ici les regrets inspirés par une perte si douloureuse. Pour le faire, il attendait l’achèvement, qu’il voulait presser, de ce tome IV. Il en avait déjà fait imprimer les deux premières pièces, telles que nous les publions aujourd’hui, et non-seulement leur texte, établi par M. Regnier fils, mais leurs notices et leurs commentaires, part que dans la tâche il s’était lui-même réservée ; et voici qu’au même point fatal du travail commun, et comme sur le même sillon, le 23 septembre 1876, il est à son tour frappé. Nous avons donc aujourd’hui à nous acquitter envers sa mémoire du triste office qu’il se proposait de rendre à celle de son collaborateur, et il nous faut réunir deux noms dans un souvenir de deuil.

Lorsque M. Despois s’était chargé d’être l’éditeur des œuvres de Molière, tout le monde avait compris que, pour la collection, son concours était une heureuse fortune. On savait ce qu’il y avait à attendre de son excellent goût, de son esprit fin, agréable et juste, et de son dévouement à tous les devoirs qu’il acceptait. Au sentiment des meilleurs juges, cette attente n’a pas été trompée par ce qui a été publié de l’édition avant qu’elle ait été funestement interrompue. Il nous sera permis d’emprunter à la Revue des Deux Mondes quelques lignes écrites après la mort de M. Despois, par M. Brunetière, dans un article où les récents