Page:Momas (Fuckwell), Débauchées précoces, 1900.djvu/168

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nous soyons amis pour toujours, que tu me tutoies ?

— Oui, mais il ne faut pas qu’on le sache.

— Ne crains rien.

— Tu me feras la cour, tu me diras tout plein de choses gentilles, et je chercherai à t’être agréable.

— Comme la vie va devenir belle !

— Seulement, ne l’oublie pas, devant le monde, nous serons toujours cérémonieux.

— Nous nous dirons vous.

— Nous ferons comme si nous ne pouvions pas nous sentir.

— Ça, ce sera tout de même trop difficile.

— Ne le crois pas, je me charge de t’y forcer. Pas ce soir, nous n’avons pas besoin de nous gêner, parce que mon tuteur raconte des histoires à Clotilde ; mais, après, nous nous verrons en cachette et nous rattraperons le temps perdu.

— Tu me permettras bien de t’embrasser ?

— Oui, et je t’embrasserai.

La soirée ne fut désagréable d’aucun