Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 2.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
RUINE DES ÉTRUSQUES. – LES GAULOIS

Fin de la suprématie maritime Tusco-Carthaginoise. immense et plus décisive encore contre les barbares de l’ouest et de l’est. C’était le temps de la guerre des Perses. La condition des Tyriens n’était pas indépendante en face du Grand Roi. Ils entraînèrent aussi Carthage dans le sillon de la politique Persane. On raconte même, non sans apparence de vérité, qu’un traité d’alliance·aurait été conclu entre cette ville et Xerxès ; et les Carthaginois auraient entraîné les Étrusques à leur tour. Une attaque, combinée d’après un plan politique grandiose, jetait à la fois les hordes de l’Asie sur la Grèce, et les bandes Phéniciennes sur la Sicile. La liberté, la civilisation menaçaient d’être enlevées d’un seul coup de la surface de la terre. La victoire demeura aux Grecs.

La bataille de Salamine (480 av. J.-C. Victoires de Salamine et d'Himère. Leurs suites.274) sauva et vengea la Grèce propre : tandis qu’à pareil jour, dit-on, Gélon et Théron, souverains de Syracuse et d’Agrigente (Akragas) détruisaient non loin d’Himère[1] l’immense armée d’Hamilcar, fils de Magon, et mettaient ainsi fin la guerre. Les Phéniciens, qui ne songeaient point encore à la conquête de toute la Sicile, revinrent pour le moment à leur politique purement défensive. On rencontre encore de grandes médailles d’argent, frappées pour les besoins de la guerre, et provenant des bijoux de Damareta, femme de Gélon, et des nobles Syracusaines. La postérité a gardé un souvenir de reconnaissance envers le bon et brave roi de Syracuse, et le poète Simonide a glorifié sa victoire. Carthage, battue et humiliée, l’empire maritime des Étrusques, ses alliés, s’écroule. Déjà Anaxilas, tyran de Rhegium et de Zanclé [Messine, plus tard], avait barré le détroit de Sicile à leurs corsaires, en y plaçant sa flotte en permanence (vers 482 av. J.-C.272) ; et, à peu de temps de

  1. [Auj. Termini, près de l’Himera septentrional, auj. Fiume Grande, à l'est de Palerme, sur la côte Nord.]