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LIVRE II, CHAP. IV

en Étrurie, quand la monarchie est renversée, quand surtout le monopole théocratique des nobles se brise, l’abîme reste ouvert et il dévore toutes choses, institutions politiques, morales et économiques. D’immenses richesses, la propriété foncière presque tout entière s’étaient accumulées dans les mains d’un petit nombre de nobles ; et, à côté d’eux, les masses végétaient misérables. Des révolutions sociales éclatèrent, qui doublaient le mal, au lieu de le guérir, et l’impuissance du pouvoir central fut telle, qu’à un jour donné, dans Arretium (453), dans Volsinies par exemple (488)301 ; 266 av. J.-C., l’aristocratie, accablée par la plèbe furieuse, se vit forcée d’appeler à son secours la vieille ennemie du pays. Rome vint : elle rétablit l’ordre ; mais elle mit fin du même coup au dernier reste de l’indépendance nationale. La puissance du peuple Étrusque avait été frappée à mort dans les fatales journées de Melpum et de Véies. Plus tard, s’il tente encore d’entrer en révolte contre son nouveau maître, il ne le fera plus jamais que sur les incitations venues du dehors ; et lorsqu’un autre peuple, celui des vaillants Samnites, lui apportera son aide avec l’espoir de la délivrance.