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L'ITALIE ET SES FRONTIERES NATURELLES
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contrent un obstacle. Les légions de Sardaigne avaient débarqué à Pise; et comme il était trop tard pour aller fermer les cols de l’Apennin, elles s’étaient immédiatement remises en marche aussi le long de la côte, et dans la direction opposée à celle des Gaulois. Le choc eut Bataille de Telamon lieu à Télamon (aux bouches de l’0mbrone). Pendant que l’infanterie romaine s'avance en rangs serrés sur la grande route, la cavalerie, sous les ordres du consul Caius Atilius Regulus en personne, se jette par la gauche sur le flanc de l'ennemi, et cherche à donner au plus tôt avis de son arrivée et de son attaque au consul Papus et à la deuxième armée.
Un combat sanglant de cavalerie s’engage; Régulus y est tué avec nombre d’autres vaillants soldats : mais en faisant le sacrifice de sa vie, il a atteint son but. Papus a reconnu les combattants et pressenti les avantages d’une action commune. Il range aussitot ses troupes en bataille; les légions romaines pressent les Gaulois de l’avant et de l’arrière. Ceux-ci se portent vaillamment à cette double mêlée; les Transalpins et les Insubres font tête à Papus, les Taurisques Alpins et les Boïes aux légions de Sardaigne ; pendant ce temps le combat de cavalerie continue sur les ailes. Les forces des Gaulois et des Romains étaient à peu près égales, et la situation désespérée des premiers leur inspirait les plus opiniâtres efforts; mais les Transalpins, habitués seulement à combattre de près, reculent devant les javelots des tirailleurs romains; dans la mêlée ensuite, la trempe meilleure des armes des légionnaires leur donne aussi l’avantage; et enfin une attaque de flanc de leur cavalerie victorieuse décide la journée. Les cavaliers ennemis s'échappent; mais les fantassins pris entre la mer et trois armées ne peuvent fuir. Dix mille Gaulois sont faits prisonniers avec leur roi Concolitan; quarante mille autres restent gisants sur le champ de bataille. Anéroeste et ses com-