Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/128

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. a mt ' Livnrs 111, CHAP1TRE1v uiciens des hautesclasses. Il apprit assei de grec, devenu général, et grâce aux leçons de son fidèle`S0sil0it de Sparte, pour pouvoir écrire ses dépêches dans cette lan- gue. Adolescent, il avait fait, je l'ai dit, ses premières armes sous les ordres et sous les yeux de sonpère: il l'avait vu tomber a, ses cotés durant`la bataille. Puis, · sous le généralat du mari desa sœur, Hasdrubalf il - A i avait commandé la ca-valerie. Là, sa bravoure éclatante et ses talents militaires 'l’avaient aussitôt signalé entre ~ tous. Et voilà qu’aujourd’hui la- voix de ses égaux appe- lait le jeune et habile général a la tête de l'armée. l C'était à lui qu’il— appartenait de niettreià exécution lcs ` vastes desseins pour lesquels son pere et son beau-frère i avaient vécu et étaient morts. Appelé ii leur succéde1·, il , sut être leur digne l1éritie1·.— Les contemporains ont voulu jeter toutes sortes de taches su1· ce grand caractère: les lioinains l’ont dit cruel, les Carthagiuois l’ont dit cu'- · pidc. De fait, il liaïssait comme savent haïr les natures orientales : général, l’argent et les munitions lui man- quant atoute heure, il lui fallut bien se les procurer . comme il put.`En vain la colere, l’envie, les sentiments . vulgaires ont uoirci son histoire, son image se dresse _ — toujours pure` et grande devant nos regards. Si vous écartez de misérables inventions qui portent leur condamë nation avec ellesmemes, et les l`autes mises sous son · _` nom?et`qu’i|` faut reporter à leurs vrais auteurs,ià ses généraux en second, à Hzmnibal Monmnaquc, à'Mug0n -“' lc Samititc, vous ne trouvez rien dans les` récits de sat _ vie qui ne se justilieou par la condition destemps ou par le droit des gens de son siècle. Tous les chroniqueurs u lui accordent d’avoir réuni, mieux `que qui que ce soit, `— " le"sang-froid et· l’ardeurQ la`prévoyance` et |’actioii. ll _ ' eut parrdessus tout l'esprit d’invention' et de ruse, ·l’un · des caracteres dugénie phénicien; il anna à marcher . par des voies imprév`ues, propres à lui seul. Fertile en