Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/161

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. — LESGUEHRES IIHANNIBAL I IS7 geront tous les plansde campagné du grand général `en I ' _ Italie.` Il conduira la guerre quelque peu à l’aventure, _ changeant sans cesse et le théâtre de ses opérations etses · opérations elles-mêmes. Il ne cherchera pas_ la fin de `son, ' ` entreprise dans des hauts faits purement militaires; il . la demande1·a ai lapolitique; s’appliquan_t à dénouer · ; -` peu à peu l_e faisceau de la Confédération italiennejafin . , _ . d'arriver à la détruire. Son plan obéissait à la nécessité. U . Pour luttercontre tant de désavantages, il `n’avait que son génie militaire à jeter dans la balance, et pour le ` À Ã faire peser de tout son poids, il lui fallaitchaque jour dérouter ses adversaires pa1· l’imprévn de ses coinbinni- ` ’_ _ sons renouvelées sans cesse. Il était perdu, s’il laissait ' u R ` un seulinstant la guerre se dérouler à la même place. ll p voyait clairement so`n but cn admirable et_profond_po- A litique, plus encore qu’en grand capitaine.'Battre en toute ' occasion les généraux de`Rome, ce n’étàit pas vaincre ` _ · Rome; et celle-ci, aulendemain d’une défaite, demeurait i ' · ` la plus forte, autant que lui-même il étaitsupérieur aux chefs d’armée_de la République. Cé qu’il y·cut de plus i ' i étonnant dans Hannibal, au milieu de ses étonnantes · ' victoires, ,c’est la netteté de ses vues. A'l’heure de sa ` , · . . · plus haute fortune, on peut dire qu'il ne s’e_st jamais fait _ — _ d’illusion sur les conditions de la lutte. ' ' · I Tels furentses vrais motifs d’agn·, et non les supplica- , nuiimtm tions des Cisalpins 'voulant épargner à leur pays les l’“"“"^*’“""l"· maurt de la guerre. Il` se décide donc quitter sa ré-` _ . cente conquête, et la base apparente de ses opérations prochaines contre·l’Ita_lie: c’cst au cœur _de l’ltalié ‘· _méine qu'il va porter le fer et le feu. Mais avant, il se , ' A ' tait amener les 'captifs;_ les Romains, mis ii part, sont A

chargés de chaînes et faits esclaves (il yaleu, sans nul v - v_ '

doute, exagération grossière de la haineà raconter ` , _ V que pa1·tout et toujours il auraitjfuit massacrer les lé-· . · gionnaires captifs). Quant aux fédérés italiques, ils sont