Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/168

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les dispositions prises; et, comme toujours, arrangeant son plan selon le caractère du général qu’il avait à combattre, il passa à son tour devant les légions, franchit l’Apennin, descendit dans le cœur de- l’Italie, non loin de Bénévent, s’empara de la ville ouverte de Télësia sur la frontière du Latium et de la Campanie, et de la marcha sur Capoue, la plus importante des cités italiques dépendantes, et à ce titre maltraitée, opprimée entre toutes et dépouillée de ses franchises locales [II, p. 455, 243]. Il y avait noué des intelligences, et comptait que les Campaniens se détacheraient de la fédération romaine., Son espoir fut encore déçu. Alors il fit volte-face pour s’en retourner en Apulie. Le dictateur l’avait suivi pas à pas, se tenant- sur les hauteurs, et condamnant ses soldats au triste rôle d’assister, passifs et l’épée au poing, au pillage des pays alliés par les bandes numides et à l’incendie de tous les villages de la plaine. Un jour enfin; l’occasion d’un combat sembla s’offrir aux légions exaspérées. Hannibal s’étant remis en marche vers l’est, Fabius lui ferma la route à Cusilinum (la Capoue d’aujourd’hui). Il occupait fortement la ville sur la rive gauche du Volturne, et sur la droite il avait couronné toutes les hauteurs avec son armée. Enfin, une division de quatre mille hommes était postée sur la voie en avant du fleuve. Mais Hannibal à son tour fit escalader par ses troupes légères les collines qui longeaient le chemin; puis elles chassèrent devant elles des bœufs portant aux cornes des fagots allumés : tout donnait à croire que l’armée carthaginoise défilait durant la nuit à la lueur des torches. Le détachement de légionnaires qui gardait la route craignit de se voir enveloppé , et se croyant désormais inutile à son poste, il se retira aussi sur les hauteurs latérales; aussitot Hanni-

‘ [Un peu·au nord de la Capouc ancienne, sur le Vqll·u1·n0.].