Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
LIVRE III, CHAPITRE 1

Seule Utique n’avait pas été enveloppée dans l'assujettissement général; seule elle avait gardé ses murailles et son indépendance, non point tant par l'effet de sa force réelle que d’un sentiment de piété de la part de Carthage envers son ancienne protectrice. Tout autres que les Grecs, si renommés pour leur indifférence oublieuse, les Phéniciens respectaient au plus haut point de pareils souvenirs. Dans les relations avec l’étranger on voit toujours « Carthage et Utique » stipuler ou s'engager ensemble, ce qui n’empêchait pas naturellement la Ville neuve, devenue prépondérante, d'exercer sur sa voisine une incontestable hégémonie.
Ainsi, l’obscur comptoir de Tyr s’était fait peu à peu la çapitale d’un vaste empire nord-africain; ses possessions allaient, à l'ouest, du désert de la Tripolitaine à la mer Atlantique, ne faisant souvent qu’occuper à demi la longue zone des côtes (Maroc et Alger) ; et du côté de l'est, poussant tous les jours au sud, et s’avançant à l’intérieur dans les provinces plus riches de Constantine [1]

  1. thaginois usant des mêmes lois que Carthage]. Ailleurs il est parlé d’eux sous le nom de villes fédérées (we. wide; vrmig, Diod. xx, 10), ou de villes tributrices (liv. 34, 62. - Justin, 22, 7,, 3 [urbes vectigules, urbes tributariæ). Diodore (xx, 55) mentionne aussi leur droit de connubium avec (Carthage; quant au commercium, il résulte de la communauté des lois, à laquelle fait allusion Polybe. Maintenant, il est certain que les anciennes colonies pheniciennes etaient rangées parmi les libyphéniciennes. Tite-Live (25, 40: [Libyplipeniemyt gencris Hipponiules])'parle d’Hippone comme d’une ville libyphénicienne; tl'un autre côté, le même nom appartient aussi aux établissements l'ondé_s par Carthage. Ainsi, on lit dans le Périple lllannqn que . · · les Carthaginois décidèrent `qu’Hannon ferait voile au dela des , '· ~· colonnes d’llcrcule, etirait fonder des villes lihyplteniciennes. · ` Au fond, les l,ibyph_eniciens, eu regard des Cartltaginois, ne forment pas une nation séparée: leur nom ne constitue qu’une distinction poli- . tiqac. Grammaticalement, nous l`admettons aussi, le mot lihyplieni- _ cien vent dire Plténiciens jet Libyens mêlés.; (Li_v.‘ 21, 22 [miaztum I'u1tic'ttntAf1‘i.sge1tus] commentaire vrai du texte de Polyhe.) De fait, lors de la fondation des colonies plus exposées, il etait adjoint souvent des Libyens aux PHéniciens (Diod. xiii. 79. — Cic., pro scauro,. § 42). L'analogie du nom et des droits _rèeit>r<><t¤,=:S entre les 1«e¤—*·~¤-lie- · . mains et les Ieilgyplienieiens;Q:grtl_1agi_nois est frappante.