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LIVRE III, CHAPITRE VII

emporté ou dispersé les habitants. De nouveaux colons y furent conduits sur l'ancien territoire des Sénons, ou à côté. Rome fonda encore Potentia (près de Recanati, non loin d'Ancone (570)184 av. J.-C.; Pisaurum (Pesaro 570); et plus loin, dans le pays boïen nouvellement acquis, les places fortes de Bononia (565)189. 183. de Mutine (571) et de Parme (571). Déjà Mutine, avant la guerre d’Hannibal, avait reçu une colonie, dont cette guerre avait interrompu l’organisation définitive. Comme toujours, des voies militaires furent construites pour relier toutes les citadelles. La voier Flaminienne fut continuée d'Ariminum, son point extrême au nord, jusqu'à Plaisance: son prolongement prit le nom de voie Emiliennè (567)187.. La chaussée`Cassienne allant de Rome à Arretium, et qui depuis longtemps existait à titre de voie de communication municipale, fut reprise et reconstruite par la métropole (probablement en 583)171. 187.. Mais dès l’am 567, elle avait franchi l’Apennin, d’Arretium à Bononia, où elle aboutissait à la voie Emilienne, raccourcissant par son trajet direct la distance entre Rome et les villes de la région du Po. Tous ces travaux eurent pour effet la suppression de la frontière de l`Apennin entre les territoires italien et gaulois. Le Po devint alors la vraie frontière. En deçà, domine désormais le système des municipes italiques; au delà, commencent les cantons celtiques, et le nom de territoire gaulois (Ager Gallicus) laissé d'ailleurs à la région d'entre l'Apennin et le Po n’a plus désormais de signification politique.
Les LiguresRome se comporta de même à l’égard de l’âpre contrée du nord-ouest, où les vallées et les montagnes étaient habitées par les peuplades éparses et désunies des Ligures. Tout ce touchait à la rive nord de l'Arno fut anéanti. Tel fut notamment le triste sort des Apouans. Logés sur l’Apennin entre l’Arno et la Magra, ils pillaient et ravageaient sans cesse tantôt le territoire