Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/302

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_ I 298 LIVRE III, CHAPITRE VIII ` ·_ ' lcettepériode nouvelle: nous avonsdit comment la pre- ` mxozs av. .1,c. mière guerre deMacédoine (540-5!i9) avait débuté et fini; comment Philippe pouvant influer surl'issue de la guer1·e ' d’Hannib`al, n’avait rien ou presque rien fait pour répon· ` ` I ` dreàl’attente et aux combinaisons du grand Garthaginois. Unefois de plus on avait eu· la preuve que, de touslcs jeux de hasard, le plus funeste estle jeu de l’absolutisme A liéréditaire. Philippe n'était pas l’homme qu’il eût fallu ` à la Macédoine. Non pourtant qu'il fut sans valeur. Il.était roi, dans le meilleur et dans le pire sens du mot. Le trait caractéristique, chez lui, était le senti- _ ment profond de son autorité royale; il voulait régner seulïet par lui-même. Il était fier de sa pourpre, mais · non pas de sa pourpre seule, et cela avec quelque droit.·.loignant la bravoure _du soldat au coup d’œil du . capitaine, il avait aussi ses hautes vues sur la conduite — des affaires publiques, dès qu’il y allait de l’honneur de ` la Macédoine; Intelligent et spirituel à l’excès, il gagnait ceux qu’il voulait gagner, les plus instruits et les plus · _ capables tout les premiers, comme Flamininus et Scipion; cl'ailleurs, bon compagnon à table, et séduisant auprès des femmes, autrement que'par le prestige de son rang. l _ Mais il était aussi l'un des hommes les plus orgueilleux l et les plus criminels de ce siècle éhonté. A l’entendre, et ` l c’était là un de ses mots favoris, il ne craignait personne _' · que les dieux; mais sesdivinités, à lui, n'étaient autres . ’ que celles—là même à qui son amiral Dicëarquc offrait tous les jours un sacrifice, l’Impic'te fâaéêmj, et ·l’Im- l quitë;(Mp¤=y¤uf¤¤). Bien ne lui était sacré,pas.inêmc la vie _ de ceux qui l’avaient conseillé ou aidé dans l’exécuti0n · A de ses desseins. Dans sa colère contre ·les_Athénicn`s ou Attale, il assouvissait sa fureur jusque, sur les monn-· ° ` ments consacrés à des souvenirs respectables ou sur les ' · plus illustres œuvres de l’a1·t. ll se targuait de cette ` maxime d’Étatque, « qui fait tuer le père,doit aussi faire