LITTÉR_ATU_RE ET ART H5 réels de l’art, mais aussi la vanité et l’amour du gain, sus- citèrent les maîtres en foule *. Nous ne parlerons que d’une œuvre, celle d’un inconnu , qui selon la mode d’alors (p. 72) enseignait ài la fois la littérature et la rhétorique latines, écrivant sur l’une et sur l’autre. Il nous est resté · de lui un traité composé, je crois au temps de la dictature de Sylla 1 ; œuvre remarquable, d’une exacte, sure et claire méthode, remarquable aussi par une certaine indé- pendance d’allure à Végaid des Grecs. ()uoiqu’au fond il les suive pas à pas, il ne laisse pas que d’écarter et rejeter, meme avec vivacité, « tout ce bagage inutile qu’ils ri étalent, uniquement pour exagérer les difticultés de la « science! » 3 Il blàme amèrement cette dialectique ha- bile à fendre un cheveu, « cette science bavarde dela non-éloquence. » Tout maitre complet qu’il est dans son ' art, il craint d’avoir parlé quelquefois de façon équivo- que, et ünit par ne pas dire son nom, évitant avec soin d’oilleurs et presque partout.d’avoir recours à la termino- logie hellénique; conseillant à son élève de se garder de l’abus de l’école; confessant cette règle d’or, que ce que le professeur doit montrer avant tout, c’est à marcher . seul; soutenant avec grand sérieux que l’école est l’ac0es- soire, que la vie est la chose principale; mettantà coté des préceptes une suite d’exemples qu’il choisit lui-meme, et qui nous rende_nt comme l’écho des plaidoieries célebrcs ` des avocats romains qu’a entendues la dernière généra- tion. Nous avons vu comment (p. 73) l’opposition qui lutta contre les excès de l’hellénisme, s’élevait de même appartenaità l’écoIe rhodienne, Cicéron et Quintilien le citent comme un maître.] k · * [ .... Spe quœstus aut gloriu oommoli venimus ad soribendum., (Bhel· ad Ilerenn. 1).] ‘ [Hhetorioorum ad G. Herennium libri, attribués à tort à Cicéron et publiés dans toutes les éditions complètes de ses œuvres.] ° [Quas ob res illa, qup Grœoiscriptores inanis arrogantiœ causa sibi ` assumserunl, reliquimns. Nam illigne purum mulla scire viderentur, ea conquisierunt quœ nihil ultinebanl, ut ars diffîcilior cognilu pu- larelur (Hhet. ad Her. 1).) · `
