Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/121

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LITTERATURE ET ART' ll'7 foisnous avons vu la politique réagir sur la jurisprudence, influence qui fut loin d’ètre toujours salutaire. Par exemple, la création de la juridiction centumvirale, en matière de succession (V,.p. 376), mit les fortunes dans la main d’un col_lége de justice, qui statuant comme les jurys criminels, comme eux aussi, au lieu d’appliquer la loi, en vint bien- V tot à. se mettre au—dessus d'elle, et obéissant ala soi·disant équité, mina profondément ·l’édiûce des institutions juri- diques : citons entre autres la règle insensée qui s’établit _. dans la pratique, et suivant laquelle tout purent, omis ' _ par le testateur, a droit de demander l'annulation du tes- tament en justice, le juge décidant ex arbitrio ¤. · Sur la littérature juridique, nous sommes mieux ren- seignés. Elle s’était autrefois restreinte aux formulaires et aux vocabulaires : aujourd’hui on rencontre des recueils de consultations, assez semblables à nos recueilsjurispru- dentiels modernes. Ces consultations [responsa], depuis I longtemps, on ne les demandait plus aux seuls membres du collége des pontifes. Quiconque recevait gens venant le questionner, leur répondait dans sa maison ou` au Forum: · de là des conclusions, des discussions rationnellement mo- tivées, et se rattachant aux controverses courantes dans v la science: au commencement du siècle on les couche ' déjà par écrit et on les rassemble. Caton le jeune (·l—' v. 600) et Marcus Brutus, son contemporain, les pre- ist sv. J.-c. miers, rangèrent et publièrent leurs avis par ordre de matières =. De la à l’exposition scientifique et systémati- que du droit civil, il n’y avait quTun pas. Elle eut pour ‘ [M. Mommsen fait allusion à la querela inofhoiosi Ieslamenli. - ' lnsIit..2, tit. 18. - Dig. 5, tit. 2. De inoff. testam.] . ’ [Il s`agit ici de M. Porcius Cam Liciniunus, fils du Censeur, gendre de Paul-Emile, et l'auteur de la fameuse règle de droitcato- mienne « quad initio non valet, id iractu lemporis non POICSÉ conva- lescere » (Dig. 50, tit. 16, s. 98 Q 1). — Quant à M. Brutus, V. sup. — Le livre de Caton paraît s’être intitulé de Juris disoiplina (Gell. 13, 20) : celui de Brutus, de Jure civili (Cic. pro Cluent. 51; de Oral. 2, 55). Mais ce n’était là que des recueils de consultations: V. Cic. de Oral. 2, 33.] · ”