Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/160

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156 L-IVRE V, CHAPITRE I Lépidus Iivra encore une bataille sur la cote étrurienne, dans le seul but d’assurer sa retraite, et s’embarquantà Cosa, il gagna la Sardaigne. De là il espérait pouvoir couper _ les vivres à Rome, et _donner la main aux insurgés ' · d'Espagne. Mais le préteur de ’l’île lui fit énergiquement Sa mm. résistance, et il mourut bientot lui-meme de consomption 77 av. .1..e. (677).' Avec lui, la guerre prit fin en Sardaigne à partie dc son armée se dispersa. Bamassant le gros des troupes et la caisse _bien remplie·de ·l’insurrecti0n, le prétorien Marcus Perpenna réussit à passer en Ligurie, d’où· il alla . en Espagne joindre les Sertoriens. Pompéegmpsite L’oligarchie avait vaincu Lépidus : mais la guerre Ã: contre Sertorius prenait mauvaise tournure, et rendait d'E‘P“ë·’""· nécessaires des concessions qui n'étaient compatibles ni avec la lettre _ni avec l’esprit de la constitution de Sylla. Il · ` fallait à tout- prix envoyer en Espagne une armée puis- _ sante et un général capable; or Pompée donnait clairement · à entendre qu’il désirait ou plutot qu’il exigeait cette mission. Il y avait à cela présomption grande. N’était-ce . ` point assez déjà que de s’étre vu contraint, sous la pression de la révolte de Lépidus, à mettre encore une fois un _ commandement extraordinaire dans les mains de cet adversaire secret? N’y avait—il point un nouveau et plus ` grand danger à violer toutes les règles organiques de la hiérarchie syllanienne des magistratures, à donner à un homme qui n'avait encore revêtu aucune des charges civiles l’un des proeonsulats ordinaires les plus impor- · tants, le dégageant en outre de l'échéance annale imposée par la loi? Outre les égards dus à Métellus, son général, l’oligarchie avait de sérieuses raisons de s’opposer à cette tentative nouvelle d’un jeune ambitieux qui ne voulaitque A _ se perpétuer dans son role exceptionnel : mais résister à . Pompée n’était point facile. Tout d’abord il manquait un homme pour le poste dilïicile de général en Espagne. Les ` consuls de_ l’année ne montraient ni l’un ni l’autre l’envie d’aller se mesurer avec Sartorius; et il fallait bien recong