Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/171

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LEPIDUS ET SEHTORIUS 167 ·Avec lui meurent ses fidèles. Ainsi finit l’un des plus ' grands hommes, sinon le plus grand homme qu’eut encore produit Rome. En de meilleures circonstances, il serait devenu peut-être le restaurateur de la patrie. Il péritmisé- rablement trahi par ces bandes d’émigrés, qu’il était condamné à mener aux combats contre Rome. L`histoire hait les Coriolans : elle n’a point fait d’exception pour Sertorius, le cœur le plus haut entre tous, le plusvrai . génie, le plus digne de regrets! Les_assassins se promettaient le partage de la succession. _P¤rr¤¤¤¤ · Mais Sertorius n'étant plus, Perpenna, leplus élevé en grade parmi les officiers romains de l’armée espagnole, _ · revendiqua le commandement supreme. On se soumit __ avec méfiance et répugnance. Si l’on avait murmuré contre Sertorius debout, le héros mort rentra aussitot , ' dans ses droits, et l’irritation des soldatsse fit jour en violentes clameurs, lorsqu’à la lecturepublique de son, testament, ils entendirent le nom de ce même Perpenna proclamé parmi ses héritiers. Une partie des troupes, les -· Lusitaniens surtout, se dispersa : les autres avaient le _ pressentiment que Sertorius n’étant plus au milieu d’eux, c’en était fait de l’àme et de la fortune de l’armée. A la pre- _mière rencontre avec Pompée, les bandes désormais mal "p.,,,,,,,;., met en conduites et sans courage, sont rompues et écrasées : 'm"‘“"°°“°"' 'Perpenna est pris avec une foule d'autres chefs. Le mal- heureux, pour sauver sa tete, livre la correspondance de Sertorius, compromettante au plus haut point pour une _ foule d’hommes notables, en Italie : Pompée ordonne de brûler tous ces papiers, sans les lire; et pour toute réponse livre le traître à l*exécuteur, lui et tous ses compagnons. Ceux des émigrés qui ont pu fuir, se réfugient pour la · plupart dans les déserts de Mauritanie ou à bord des pirates. A quelqucs—uns, la loi Plotia, vivement appuyée I par le jeune César, vint bientot permettre de rentrer dans leur patrie : quant à ceux qui avaient trempé dans l’assas- sinat de leur général, tous ils moururent, sauf un seul, de