Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/20

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IG LIVRE IV, CHAPITRE XI une grave atteinte dans l'organisation provinciale : les dé- rogations nombreuses introduites à titre d’exception la C minèrent et la tirent tomber. La dime foncière sicilienne de Hiéron et des Carthaginois dépassa bientot le montant de la contribution de guerre pour l'année. Scipion Emilien a grandement raison, quand Cicéron lui fait dire « qu’il » sied mal au peuple romain de jouer à la fois les roles · » de dominateur et de douanier des nations! » S’approprier les taxes·de port, c’était se mettre en contradiction directe avec le principe de l’hégémonie gratuite, et l’élévation des droits, comme leur perception vexatoire n'était point faite pour adoucir chez le contribuable le sentiment du tort . éprouvé. Des les temps où nous sommes, le mot de percep- ` teur des taxes [ou publicain] , chez les populations) ' d’Orient, est synonyme de brigand et de mal/'aiteur: avoir à subir le publicain, plus que toute autre injure, soulève en Asie contre le nom de Rome la répugnance et la haine! Et quand ensuite Gaius Grztcchus, et ce parti qui s’appelait le parti populaire, arrivent au pouvoir, on proclame ouver- tement que la suprématie politique de l’état romain constitue uu droit utile; que pour chacun des co—partici— , pants ce droit se convertit en un certain nombre de bois- `seaux de blé z l'hégémonie romaine alors devient pro- priété foncière : l’exploitation systématique des provinces commence; et dans sa franchise impudente elle proclame I et motive sa légitimité prétendue, Il se trouva enfin, et ce ne fut point là un simple jeu du hasard', que les deux provinces les plus surcliargées, ` la Sicile ct l’Asie, étaient précisément celles que la guerre troublait le moins!

 A défaut de documents précis sur la situation financière

puma. du temps, les travaux publics nous fournissent une mesure qui doit ètre vraie. Dans les premieres périudes décennales du siècle, ils avaient été poussés sur la plus vaste échelle: jamais on n’avait autant travaillé aux routes. En Italie, à la voie du sud, plus ancienne, qui prolongeait la voie Appienne allant de Rome à Capoue, et passant par Bénévent et