Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/269

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1>oMPEE EN oR1ENT · 265 compter aux ressources immenses de l’état romain , et les · corsaires ne pouvaient pas plus se mesurer —avec lui que la bande de voleurs dans une grande ville ne peut entrer en lutte contre une bonne police. Mais si l’on songe au mal qui durait depuis si longtemps, à l’accrois~ sement illimité qu’il prenait tous les jours, on comprend · que la destruction incroyablement rapide des bandits tant redoutés ait fait sur le public une impression puis- sante. C’était là d’ailleurs la premiere épreuve par laquelle passait le pouvoir concentré dans une seule main : tous les partis se demandaient anxieusement s’il et sortirait mieux à son honneur que le gouvernement collectif. _En- viron 400 vaisseaux ou bateaux, dont 90 véritables navires de guerre pris ou livrés, 4,300 autres coulés à fond, les arsenaux pleins et 'lesmagasins d’armes livrés aux flammes, 40,000 pirates tués, plus de 20,000 tombés captifs aux . mains du vainqueur, ,Publius Clodius, l’amiral de la flotte romaine permanente de Cilicie, et avec lui une foule d’autres prisonniers que l’on'croyait depuis longtemps morts, rendus tout-à—coup à la liberté: tels étaient les résultats. Dès l’été de 687, trois mois après les opérations 67 ¤v· J·—C· commencées, le commerce avait repris dans toutes les mers ses anciennes allures, et l’abondance remplaçait en · Italie la famine. Cependant un fàcheux intermède se jouait en Crète, et Querelle_enCrète faisait ombre un peu aux succès des armes de la Bépu· blique. Depuis deux ans Quintus Métellus était dans cette ` ile, occupé à achever sa conquete déjà aux' trois quarts accomplie (p. 246), quand Pompée arriva dans les ' eaux d’0rient. Une collision devenait imminente : car la loi Gabinia, concurremment avec le commandement de Métellus, avait aussi étendu celui du général en chef sur ' _ ·cette longue terre, qui nulle part` ne compte 50 milles _ de largeur. Pompée, par prudence, n’y avait envoyé aucun de ses lieutenants. Mais les cités crétoises insou- mises, avaient vu Métellus traiter leurs compatriotes