Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/271

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POMPÈE EN ORIENT 267 expédition contre les Crétoîs, ou plutot contre Métellus; Pompée n'attendant en réalité qu’un signe pour se ,jeter au milieu gomïîîîelàent des atïaires _embrouillées du continent Asiatique. Le peu d°"î:§f$‘î°“ qui restait .de l’armée de Lucullus, apres tant de pertes Mithridm subies, et après le licenciement des légions de Fimbria, restait inactif sur·le haut Halys, dans le pays·des Trocmes, r à deux pas de la frontière du Pont. Lucullaus était resté quelque temps encore a leur téte, son successeur nommé, Glabrion, s’attardant en Asie occidentale. Les trois légions placées en Cilicie sous les ordres de Marcius Rex, ne bou- geaient pas non plus. Le Pont était tout entier retombé au pouvoir de son rii Mithridate : et celui-ci avait tiré une expiation sanglante de quiconque, hommes ou cités, · comme Eupatoria, par exemple, avait fait défection. · Du reste les monarques d'0rient ne prirent pas har- · diment l’ot`fensive contre les Romains, soit que tel ne ` fût pas leur plan, soit que le débarquement de Pompée en Cilicie leur otàt l'envie de pousser plus avant les hos- tilités. Tout—à-coup survint la loi 'Manilia, laquelle exau- I çait, plus tot qu’il n’y avait compté, les espérances secrètes du général. Glabrion et Marcius Rex sont rappelés : les · gouvernements du Pont, de la Bithynie, de la Gilicie, le commandement des troupes qui s’y trouvent, la guerre l pontîque et arménienne , le droit de faire a son gré paix, guerre ou alliance avec les dynastes d'0rient, tout est donné à Pompée. En face de telles perspectives d’hon— _ neurs et de richesses, quoi d’étonnant s’il négligea de chàtier Poptimate maussade et jaloux qui gardait pour lui seul les minces lauriers cueillis en Crète? Il laisse là ‘ les préparatifs de descente dans l'ile et la chasse àdonner · aux pirates qui restent encore: il détourne jusqu’a sa flotte, et veut qu’elle appuie, elle aussi, son attaque contre les rois du—Pont et de l’Arménie. La guerre continentale, pourtant, ne lui fait pas absolument oublier les flibustiers, toujours prêts à relever la tête. Avant de quitter la pro- vince d’Asie (691), il y fait armer un nombre suffisant de 63 ¤v· J·-C- _