Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/288

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284 LIVRE V, CHAPITRE IV ' du désert. » Là, il dresse sa tente, et pait ses chameaux : là, monté sur son coursier rapide, il donne la chasse à l’ennemi de sa-race, et au marchand voyageur. Favorisés par Tigrane, qui les utilisait , pour sa politique commer- ciale (p. l80), puis bientôt enhardis par l’état de la Syrie _ abandonnée à elle-même, les enfantsjdu désert s’étaient avancés jusque dans la région septentrionale : déjà, au · . contact de la civilisation syrienne, ils avaient acquis les rudiments d’une vie sociale régulière, et politiquement parlant ils jouaient le premier role. On citait comme le plus important de leurs Emtrs, Abgar, chef dela tribu arabe des Mardans; Tigrane l’avait installé dans la haute Mésopotamie, autour d’Edesse et de Carrhes (p. l79); puis, à l’ouest de l'Euphrate se tenaient : Sampsikérame, - émir des Arabes de Hémésa (Homs) entre Damas et · Antioche, et maitre de la forte citadelle d'Arethusa.· Aziz, chef d’une autre horde errante dans ces mêmes contrées : Alchaudonios, prince des Rhambœens, avec qui Lucullus Chmjms avait eu des rapports, et une foule d’autres. A côté des l’“‘“"*“· chefs bédouins on. rencontrait partout de hardis compa- - gnons, égalant ou dépassant même les üls du désert dans · - le noble métier de détrousseurs de route : tel était Ptolémée, üls de Mennœos, le plus puissant, peut-ètre, de tous ces chevaliers bandits, et l’un des plus riches ' hommes de son temps. La contrée des Ityrécns (aujour- d’hui des Druses) lui ohéissait : il commandait dans la plaine de Massyas au nord, avec les villes d’Héliopolis (Baalbck) et de Chalais, et menait 8,000 cavaliers a sa solde. Tels encore Dyonisios et Cyniras, possesseurs des villes maritimes de Tripoli (Tarablouz) et Byblos (entre Tarablouz et Beyrouth), et enûn le juif Silas, maître de ' la forteresse de Lysias, non loin d’Apamée sur l'()ronte. Les Jam. En revanche et dans le sud le peuple des Juifs semblait en voie de consolidation politique. Hardis et pieux défen- seurs du vieux culte national, que- les rois de Syrie mena- çaient d’écraser sous un héllénisme niveleur, les Hasmo-