Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/338

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334 _ LIVRE V, CHAPITRE V Neuîsm et l'orage s’y amassait, menaçant pour la démocratie. La . asspeziiîîés. réorganisation de la Syrie se faisait rapidement: déjà partaient d’Égypte de nombreux avis sollicitant liinter- vention de Pompée,_et l’incorporation à l’empire romain : tous les jours on craignait d'apprendre que le proconsul ` · n’allat de sa personne prendre possession de la vallée du Nil. C’est pour cette raison que César, sans doute, avait . tenté de s’y faire envoyer directementpar le peuple, avec · mission de prèter aide au roi égyptien contre ses sujets révoltés (p. 330) : il échoua, lui aussi contre la répugnance de tous, grands et petits, à rien faire contre l’intérét de Pompée. Celui-ci allait arriver bientot, et avec lui la ca- tastrophe probable : si souvent qu’eut été brisée la corde, il fallait encore tendre l’arc. La ville était en sourde fer- mentation: les meneurs tenaient de fréquentes confé- rences, attestant quelque nouvelle trame. ToutÃà·coup, e4. av. J.-c. le l0 decembre 690, jour de l’entrée en charge des tri- Menaa agraire buns du peuple, ils se démasquèrent. L’un des tribuns, S,,,,,,,(,;°R,,u,,,,_ Publius Servilïus Rullus, proposa une loi agraire qui devait placer les chefs du parti dans la situation si grande que les lois Gabinia et Manilia avaient faite à ` Pompée. L’ohjet apparent de la rogation était celui-ci: . fonder en Italie des colonies, dont le territoire ne serait i · point acquis par voie d'expropriation, tous les droits _ privés demeurant garantis, au contraire, et les occupa- tions illégitimes récentes elles-mêmes (p. 233) recevant le ' titre de la pleine propriété. Seul, le domaine affermé de Campanie serait découpé en parcelles et colonisé : pou1· . · le surplus des assignations, la République achèterait les terres nécessaires en la forme du droit commun, Mais pour ces achats il fallait de l’argent. On battrait donc monnaie, en vendant successivement ce qui restait encore de terres domaniales en Italie, et d’abord toutes celles du domaine extra-italique, c'est-à—dire4, les anciennes pos-_ sessions de la mense royale en Macédoine, dans la Cher- sonèse de Thrace, la Bithynie, le Pont, la Cyrénaïque,