Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/270

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266 ` LIVRE V, CHAPITRE X _· , grande peine: on rétablit sans délai les communications · avec le nord, et les convois, impatiemment attendus, . entrèrent enfin au camp. Une heureuse pensée avait sauvé l’armée de l’immense danger qui la menaçait. Avec sa cavalerie, bien plus agile que celle de l’ennemi, César bat toute la région sur la rive gauche du Slcoris; et des ce moment, les cités espagnoles les plus importantes d’entre les Pyrénées et'l’Ebre, 0sca, Tarraco, Dertosa [Tortose] et d’autres encore, même au sud du fleuve, izsmins passent a lui. Harcelés par les escouades volantes de _ d°"P°l""‘”°“" César, abandonnés par les villes voisines, les Pompéiens souffrent a leur tour : ils se décident à la retraite et, voulant se couvrir derriere l’Èbre, ils s’empressent d'y jeter un pont de bateaux, au—dessous du confluent _du Sicoris. César voulait leur couper la route, et les ren- . fermer dans Ilerda. Mais tant que l’ennemi possédait le pont de la ville, tant que, lui-méme, il n’avait sur ce point ni pont ni gué a sa disposition, il lui était interdit . de partager son armée en deux sur les deux rives, et · partant, d’investir la place. Alors ses soldats de travailler _ jour etnuit, de creuser des canaux de dérivation, et par là, en abaissant le niveau d’eau, de faciliter le passage à ` son infanterie 1. Cependant, les Pompéiens ont achevé leurs préparatifs sur I’Èbre, avant que César ait pu enfermer Ilerda; et quand, ayant posé leurs bateaux, ils ' [César, dans cette campagne d’llerda; a, comme d`habitude, ‘ ordonné à ses soldats des travaux gigantesques. Déjà, durant la première partie du siege, et pendant la guerre d'escarmouches. qui a précédé le débordement de la Sègre et la rupture des ponts (p. 50}, il a fait combattre ses deux premières lignes, inasquant la troisième qui, pendant ce temps, creuse les fossés et construit le retranchement (11. c. I, 41 et A2). (On dit qpe nos troupes, au · _ . camp de Saint·Mau1·, sont exercées à un sembla le travail), Aujour- · d’hui, il ne veut pas moins faire que dériver la rivière qui le gêne. · Il creuse des coupures transversales qui n’ont pas moins de 30 pieds · romains de large. Ces saignées allaient ou se déverser à l’ouest, · dans un affluent du Sicoris, la Noguera Ribagorsana, ou dans le ·. cours du Slcoris lui-même, au·dessous d’llerda (Guischardt, Me- moires militaires sur les Grecs et les Romains). — Napoléon ad- - mire ce travail (Précis, ch. X).] ‘ v