Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/211

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h RELIGION · — ’ 199 ` d’appeler le Néoplatonisme. Il eut pour premier et plus ancien apôtre Publius Nigiclius Figulus, notable romain, Nigîdm · appartenant à la-faction la plus rigide de l’aristocratie, Fi‘“'“‘· ^ preteur en 696, et qui mourut exilé d'ltalie pour cause_ sa nv..r.·c. politique, en 709. Vrai prodige d’érudition, plus étonnant 45. encore par _l’obstination de ses croyances, il bâtit avec les ` éléments les plus disparates un système de philosophie _ religieuse, dont il enseignait les principes dans`ses leçons A 4 orales, bien plus encore que dans ses livres consacrés aux _ matières théologiques et aux sciences naturelles. Bepous- sant loin de lui les squelettes et les abstractions des sys- Y , tèmes ayant cours, il puisa, jusque-sous les décombres, aux sources de cette philosophie anté—socratique, dont la _ ` pensée s’était révélée aux sages des anciens temps sous sa I ` forme la plus vivante et la plus sensible. Chez lui, d’ail- · leurs, il va de soi que les sciences physiques transcen- · dentales jouaient un rôle considérable. Dirigées ence sens, · ne les voitlon pas chez nous aussi, tous les jours, offrir une prise puissante au charlatanisme mystique et aux pieux escamotages? Aplus forte raison en était-il de ‘ . même dans l’antiquité, davantageignorante des véritables · lois de la nature. Quant a la theologie de Figulus, elle _ . n’était autre que ce baroque mélange, ou s’étaient abreuvés ' · déjà ses co-religionnaires grecs, ou l'on trouvait brassés ensemble lasagesse orphique et autres anciens dogmes, et _ * I les dogmes nouveaux inventés 'enltalie, et les mystères · de la Perse, de la Chaldée et de l’Égypte. De plus, comme _ si la confusion n’était point déja assez grande, et sous I couleur d’achever l’harmonie du systeme, notre philoso- h phe y ajoutait les données de la science étrusque, enfants _ du néant, et la science indigène du vol des oiseaux. Cela j _ A _ fait, la doctrinefut mise sous I’invocati0n politique, reli- _ ` gieuse et nationale du nom de Pythagore, cet ultra—con— , · servateur dont la maxime principale était « fonder l’ordre,' A l A empêcher le désordre , » de Pythagore, le faiseur, de miracles, le conjurateur d’esprits, l’antique sage natif de