Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/215

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truire 1. A la série des cours grecs se joignaient la médecine, branche ancienne du programme de l’éducation indigène, et enfin l’architecture, art indispensable aux Romains, devenus bâtisseurs de palais et de villas, en même temps qu’ils délaissaient le travail des champs. ·

Mais si—l’éducation grecque et latine a gagné en etendue, et en rigueur d’école, elle a perdu beaucoup du coté de la pureté et de la délicatesse. La’ science grecque, recherchée avec une irrésistible ardeur, a donné sans doute un vernis plus savant à la culture. Mais expliquer Homère ou Euripide n’est point un art après tout. Elèves et maitres trouvèrent leur compte a la poésie Alexandrine: celle-ci, les choses etant ce qu’elles etaient dans le monde romain, s’accommodait à l’esprit de tous, bien mieux que la vieille et vraie poesie nationale de la Grèce. Pour n'étre pas vénérable autant que l’Iliade, elle n’en comptait pas moins un nombre respectable d’années; et aux yeux des professeurs, les Alexandrins étaient de véritables classiques. Les poésies érotiques d’Euphorion, « les « Causes » de Callimaque et son « Ibis,» « l’Alexandra » comique et obscure de Lycophron, renfermaient toute une mine de mots rares (glossœ) bien faits pour les chrestomathies et les commentaires des interprètes 2. N’—y trouvait-on pas force

1 [Aratos, contemporain d’Aristarque de Samos et de Théocrite (iii° siècle avant J.-G.), vécut al la cour d’Antigone Gomztas, le macédonien. Grammairien et philosophe, il mit en vers. les deux traités en prose d’un auteur plus ancien (Eudoxos), sons les titres de Phénomènes, et de Pronostics. Ces ouvrages qui n’ont qu’un intéret scientifique assez mince, sont élegamment écrits, et Quintilien les loue (X, 1). lls trouvèrent grande faveur à Rome, et furent traduits trois fois en vers latins. La première traduction des Phenomènes est due à Cicéron, tres-jeune encore, lorsqu’il executa son travail (de Nat. Deorum, 2. 41) : la seconde à César Germanicus, . petit-fils d’Auguste 1 la troisième ai 1*estus‘«AvZenus. ~ll nous reste des fragments des unes et des autres ton les trouvera réunis dans l’édition d‘Aratus, de Btthle, 179341801. Leipzig.]

2 [Euphorimt, lils de Polynmètc, né à Chalcis d‘Eubée vers l’an 480, au temps des guerres de Pyrrhus en Italie. — ll vécut al la cour d’Antiochus le Grand, dont il fut le bibliothécaire, et mourut en