Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/226

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im LIVRE V, CHAPITRE X11 ` mise de coté, on propose l'abolition de la seconde tj Eniin pour n'être point encore à son point de cristallisation, la V langue était en voie d’y atteindre: elle ne se meut point encore, sans y songer, sous la règle; mais déjà elle a - conscience de celle-çi. C'est à la grammaire grecque, du reste, que la grammaire latine emprunte et son esprit et sa méthode générale: bien plus, le latin se rectiiie jusque dans les détails d’après 'l'idiôme hellénique, témoin l’s · final qui, jusque dans les dernières années du siècle, a eu valeur de consonne ou de voyelle ad libitum; et les poètes de la nouvelle manière, à l’instar des Grecs, n‘en font plus jamais qu`une désinence consonnante 2. Toute cette réforme linguistique est le domaine propre des clas— siques 1 dans tous les cas, par les moyens les plus divers, · ce qui démontre l’importance du fait, chez les choryphées littéraires, chez Cicéron, chez César, chez le poete Catulle, la règle nouvelle fait loi, toute infraction est condamnée; et pendant ce temps, on le comprend, la vieille génération _ entreen révolte contre l'innovation grammaticale, comme · - elle a lutté contre la révolution politique ou elle sombre 3. Mais pendant que leclassicisme nouveau, ou pour mieux dire, pendant que le latin régulier, marchant de pair autant qu'il le peut avec le grec modèle et devenu modèlc lui-même, est sorti de la résistance tentée à bon escient contre les vulgaires des hautes classes et de la littérature, pendant qu’il se fixe lui aussi par la littérature et les for- mules grammaticales, son adversaire ne vide point le champ. 11 ne s'éta|e pas seulement naïvement dans les oeuvres d’individus subalternes, égarés par hasard dans ' le camp des écrivains, dans le Mémoire sur la deuxième ' [On a pour les suppléer le c et P1'.] · 2 [Ils Pomettent ou la laissent subsister, selon le besoin de la pro- · sodie : ex., lcglbus: legibu.] _ . _ ° Citons Varron (de re rusl. l, 2 .· In aedcm Telluris vc1te1·am, rogalus ab aedllimo, ul diccre didicimus a palribus ·n0slris, ul carrigimur a recenlibus urbanis, alracrliluo. [Amlilimus, aediluus, gardien du temple.] . · 4