Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/249

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LITTÉRATURE l 237 · et Evhémèrel, Lucrèce empruntc les formes de son expo- sition philosophiqueà Empédocle, « cette perle glorieuse de l'1le` féconde de Sicile 2, » et pour le fond, s’en va recueil- lant et mettant ensemble « les paroles d’or des volumes » d’Epicure, dont.l’eclat rejette les autres sages dans ' » l’ombre, autant que le soleil obscurcit les étoiles 3. » · Comme Ennius,’Lucrèce n’a que dégoût pour l’érudition mythologique dont s’atfuble la poésie alexandrine-:'il ne ' demande rien à son lecteur que la connaissance des légendesles plus couramment acceptées 1. En dépit du purisme nouveau. qui exclut les m0ts·`exotiques, notre poète, à l’instar d’Ennius, délaisse l’expression latine, . quand elle est plate ou-obscure,` pour·le terme grec a sens précis. Dans le tissu de son mètre nous rencontrons sou- vent. l’antique allittération: il n’aime l’enjambement ni ' du vers ni de la phrase, et son rhythme obéit à l`ancienne forme oratoire ou poétique. Plus mélodieux qu’Ennius, ses hexamètres ne se déroulent point,. à l’instar de ceux de la nouvelle école,,qui vont fuyant et bondissant comme (Thucid. liv. 2, 47 et s.). Lucrèce a magnitiquement repris et.imité lénergique tableau du maître grec (de nat. rer. 6 1136 et s.)]. ‘, [IV, pp. 165, 166, 246.] · ·

  • [Dc nal. rer. 1, 717 et s. - Il faut lire tout le magnitîque

passage terminé par ces vers : ' · 'Rebus opimabonis, multa munito vimm vi, 4· V _ Nil mmm hoc 'habuisse 'viro prœclarius in se ` ( Nec scmctum magis, et mirum carumque 'videtur.] I ’ Qui genus· humamtm ingenio superàvil, et omnes k Prœstinzit, stellas czortus uti œtherius sol. ‘ (3, 1056).) _ '

  • Sauf pourtant, il semble,. quelques exceptions. Ainsi il parlera _

du pays de l’cnccns,· la Panchéc (2, 417). _Mais ces exceptions s’expliquent: déjà l’ou trouvait ces mêmes indications dans lc roman-voyage d’Evhémère, d’où elles ont pu passer- dans les vers . d’Ennius, et en tous cas dans les prophéties de Lucius Manlius - (VI. p. 102. Plin. hist. n. 10, 2, 4). Elles~n’é1aient donc point nou- velles pour le public de Lucrèce. ·