Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/282

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` 270- LIVCE V, CHAPITRE Xli ` — qu’un simple compilateur, sans verve, sans habileté de plan ou de composition. . s ' En résumé l’historiographie, bien qu’elle témoigne d’une activité remarquable et grandement caractéristique, nc s’élève pas au—dessus du triste niveau de l’époque. Nulle part autant qu’ici ne se manifeste la complète fusion . , des littératures grecque et romaine: des deux cotés, pour Q le sujet et pour la forme, elles se sont mises tout d’abord sur un pied d’égalité : enfin chez les Grecs et chez les Latins, l’enfant même reçoit de ses maîtres un enseigne- ment uniforme, commun aux deux nations, et selon lu méthode adoptée longtemps avant par Polybe. Mais, s’il est vrai de dire que l’État méditerranéen a rencontré son . historien avant même d'être en consciencc de sa propre vie historique, convenons au ssi qu':1u jour où il —s'est senti ' vivre, l’homme lui a manqué, en Italie et en Grèce, qui auraitdû lui donner sa vraie expression. « Une histoire dc , - j Home! » s’écrie Cicéron, « je n’en connais pas! » [de leg. 4 , 2]. Et autant qu’a nous autres modernes il est donné d’en juger, Cicéron a dit vrai. L’érudition a tourné le dos à la com- position historique : celle—ci a tourné le dos à l’érudition, ` et l’historiograpl1ie est restée hésitante entre le manuel d’écolier et le roman. Tous les genres de l’art pur litté- 4 raire, épopée, drame, lyrique, histoire sont à néant dans` ” ce siècle du néant : mais où _trouver plus qu’ici le reflet attristant et trop clair de la décadence intellectuelle de l’ère où vécut Cicéron? ·. i A,,,,,,,,,, Quoi qu’il`eu soit, au milieu d’innombrables œuvres mé- "§f;‘}::‘· diocres et oubliées, la petite littérature historique compte militaire du moins une production de premier ordre, j’entends de César. . , . . . parler des Mémozres de Cesar, ou mieux du rapport mzlz- taire adressé par le général démocratique au peuple de · "qui il tient ses pouvoirs. La partie la plus achevée de ces mémoires, la seule que son auteur, ait publiée en per- sonne, le Commentaire sur la guerre des Gaules, alla11t azu. J.·c. jusqu’en l’an 702, a visiblement pour objet la justification, '