Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

` ° LITTÉRATURE` ms dussent prétendre a'1’èa1neata<m littéraire des contempo- V rains et de la postérité`. Jamais homme du barreau n’avait ‘ fait recueillir et publier ses plaidoiries, sauf dans les cas exceptionnels où traitant de matières quise rattachaient aux _ · atfaires·d’État, il y avait un intéret de parti a leur divul- gation. Ouintus Hortensiusr (640-704), le plus illustre 114-s0»v.J.·c. avocat romain, au commencementëde la période,` n’avait donné les mains‘qu’à un fort petit nombre de ces publica- · tions, alors, je le répète, que le sujet était tout ouà moitié politique. Mais son successeur dans la royauté du barreau, A Marcus Tullius Cicéron (648-744), en même temps qu’il ll}6-43.av.J·-C. parlait chaque jour devant les tribunaux, était aussi non 'C'°é'°n' moins fécond écrivain: le premier il prit soin d’éditer ' régulièrement ses plaidoyers, même quand la politique n’y avait pas trait, ou ne s’y rattachait que de loin. Certes iln’y a' point la progrès: à mon compte, c’est décadence . au contrai_re'et'chose contre nature. De même à Athènes, l’entrée du genre plaidoyer dans la littérature n’avait été qu'un fâcheux symptôme: à Rome, le mal était double- ment grand. ·A Athenes, dans un milieu livré à l’exaltation de la rhétorique, il était sorti, l’on peut dire, de la néces- sité des choses: mais à Rome, la déviation se produisait —par la fantaisie du malade: elle n’était qu’une importation étrangère absolument contraire aux saines traditions nationales. Néanmoins, le genre nouveau se lit vite aa>èp·‘ ·ter, soit qu’il obéit à l’inf1uence de ses nombreux contacts avec la harangue politique ; soit que les Romains, gens ' sans poésie, ergoteurs et rhétcurs par instinct, offrisscnt 'à la nouvelle semence un terrain tout propice. N’est-il pas .vrai qu’aujourd’hui- encore fleurit en ltalie une sorte de littérature de prétoireet de plaidoiries? Ce fut donc par Cicéron que l’cloquence, dépouillant cette fois son enve- loppe politique, obtint droit de cité dans la république des ' · b lettres romaines. Bien souvent déjà nous avons rencontré cette personnalité aux multiples aspects. `nomma d'État` -sans pénétration, sans vues, sans desseins, Cicéron est