Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/58

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46. LIVBE V, CHAPITRE XI . ses plans,`alors qu’il avait prévu toutes les éventualités, . · il sentait au fond de lui qu’en toutes choses le bonheur, ' ou si l’on veut le hasard a sa part principale: aussi le _ vit·on souvent lui passer parole en quelque sorte et mettre sa propre personne en enjeu avec la··plus téméraire in- différence. Il n’est que trop vrai : les hommes supérieurs par —la raison se réfugient volontiers dans les chances . - d’un coup de dés: de même, par un point, le rationalisme chez César confinait a un certain mysticisme. . ` L'hgmm¤ , D’une semblable organisation il ne pouvait sortir qu’un d’E°°°' homme d’État. César le fut dans le sens le plus profond du mot, même a dater de sa jeunesse. Son but fut. le plus élevé qu’il soit donné de se poser a un homme 1 la résurrection dans l’ordre politique, militaire, intellectuel et moral de sa propre nation déchue et de la nationhellénique, cette sœur étroitement liée à' sa patrie et tombée encore plus bas qu’elle.‘ Apres trente ans d’ex- · périences et leur dure école , il modiûa ses idées sur les voies et moyens, le but demeurant le même aux heures _ de l’abattement sans espoir et de la toute puissance ab- solue, aux heures où, démagogue et conspirateur, il se 1`aufilait dans un sombre labyrinthe; à celles où, maître à deux du pouvoir, où, devenu seul et unique souverain, il travaillait à son œuvre à la pleine lumière du soleil, sous _ les yeux >d'un monde I Toutes les mesures durables par lui · prises en des temps les plus divers s’ordonnenta leur ' place dans les vastes plans de son édifice. Il semble en vérité qu’on ne puisse rien citer de lui en fait d'actes isolés 2 il n’a rien crée isolément. A_bon droit en lui on louera l’orateur a la virile parole, dédaigneux des arti- fices de l’avocat, illuminant, échauflant l’auditeur de sa vive et claire flamme ll A bon droit en lui on admire

  • [Tous les témoignages littéraires, en eifet, louent en lui l’a7·deur

· et la force (pis), en mème temps que Pélégantc pureté (Cie. dans Suet., Gms., 52.). — T anta in eo vis est, id acumen, ca concilatio (Quintil. 10, 1; 114, 10, 2, 25; 12, 10, 11).]