Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/66

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·` _E>4· LIVHE·V, CHAPITRE XI - _ · i meurtriers desproscrits, ilsdemeurerent notés d'infamie, V comme de juste, et Milon, le plus éhonte des condottiere ` au parti sénatoricn, vit son nom repoussé de l’amnistie i I générale (VII, p. 467 et tn/ira). ' ' · · Meamœmmm Le réglement de toutes ees questions se rattachait seu- ` d°’ D‘É‘“°°"“°“‘ lement au passé. Bien autrement difficile était le manie- ’ ment des partis rangés encore en face les uns des autres : 'd’un côté César avait affaire aux d_émocrates, à. sa suite, ‘ . et de l’autre à l’aristocratie précipitée du pouvoir. Moins .. ·· ‘ meme que cette dernière, les démocrates, on le pressent, V ` I n’entendaient s'aceommoder de-l’attitude de César apres I sa victoire, et de l’ordre quiil leur intimait d’avoir ii ' quitter les positions prises. César, en somme, voulait ce ' qu’avait `révé 'Gaius Gracchus : mais les visées des Césa- 1·iens ne ressemblaient en quoi que ce soit aux visées des _ sectateurs des Gracques. Par une progression toujours croissante, les populaires étaient passés de la réforme a la révolution, de la révolution à. l'anarcl1ie, et de l’anarchie ` à· la guerre contre la propriété: ils fêtaient entre eux les souvenirs du régime de la terreur, et, comme autrefois celui des Gracques, ils ornaient de fleurs et de couronnes. le tombeau de Catilina. En se rangeunt _sous le drapeau de César, ils avaient attendu de lui ce que Catili·na n'avait . pu leur donner. Mais il devint manifeste bientôt que César voulait être autre chose que l’exécuteur testamentaire · du grand conspirateur, que toutau plus ilprocurerait auxen- ` dettés quelques facilités de payement, q_uelques allégements A de procédure: aussitôt les réeriminationsameres de se faire ' entendre: « a quoi bon la victoire du parti populaire, si l’on n’a pas vaincu pour le peuple? » Puis cette tourbe, petits et grands, qui s’était promis des saturnales politi- _ · ques et financières, se tourne dans sa déconvenue vers les · ' Pompéiens et leur fait les doux yeux. Pendant les deux 4s~,.J,-c. années que dure l’absence de César (janvier 706 — au- · 4 4; · tomne 707), ils s’agitent et fonientent en 'Italie la guerre eivile dans la guerre civile. _Un jour, le préteur Marcus