Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/74

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_ 62 ` LIVRE V, CHAPITRE Xl , · . point le leur, se mettaient contre lui en `révoltc ouverte; l et ses partisans même murmuraient quand ils le voyaient _ batir, non plus un Etat d'oflicier de fortune, mais un gou- `Y vernement monarchique juste et semblable à tous les autres, et quand leur part de butin allait diminuant d’autant, par l’admission des vaincus. L’organisation _ césarienne déplaisait à tous, des qu'elle était octroyée aux` · amis aussi bien qu’aux adversaires. Actuellement, César, ' de sa personne, était plus en danger qu’avant de vaincre. ‘ Mais ce qu’il perdait pour lui-meme, il le regagnait pour l’Etat. Anéantissant les partis, epargnant leurs hommes, appelant à lui tous les personnages de talent ou seule- ment de bonne naissance, et leur conférant les emplois ' publics, sans se ressouvenir de leur passé politique, il utilisait toutes les forces vives de l’empire pour son grand édifice politique : contraints ou forcés, il amenait tous les citoyens, quelle que fût leur couleur, ai lui prêter aide; il conduisait enfin la nation, par une insensible pente, jus- que sur le terrain prépare par ses mains. Que la fusion ` ` actuelle ne fût encore faite qu’à la surface; que les an- ` ` `ciens partis s’entendissent bien moins dans l’asscntiment au nouvel ordre de choses que dans leur haine, c’est ce ` · qu’il savait de reste: il savait en même temps qu’a s’unir, même superiiciellement, les antagonismes s'é- moussent, et qu'un grand politique, dans cette voie, ne _ fait qu’aller au—devant du temps. Le temps seul peut . éteindre ces haines, à·mesure que la génération se couche ` dans le tombeau. Jamais il_ne songea ai rechercher qui le _ haissait ou meditait l’assassinat. Il était bien l’homme d’Etat qui sert le peuple sans chercher une récompense, ` pas même la récompense de l’aiTection populaire; il re- . Y I noncaità la faveur du siecle en vue des bénédictions de ` 4 l’avenir; il ne voulait qu’une chose, etre le sauveur et le rajeunisseur de la nation romaine. SM œ¤v¤<=· Essayons de rend re compte en détail de ce transport de l’ancienne société romaine dans uneorbite nouvelle, et