Page:Monmerqué - Théâtre français au Moyen Age, Firmin-Didot.djvu/684

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Jusqu’à tant qu’en la Vierge vint
Le Filz Dieu, qui homme y devint,
Qui par sa sainte passion
Fist de homme la rêdempciun,
Quant à mourir offrit son corps.
Ha! c’est li doulx misericors,
Qui nul temps ne fault au besoing;
Mais qui sequeurt et près et loing
Ceutx qui l’aiment etqui ne l’aiment,
Puisque de bon cuer le rectaiment
Ce n’est pas double.
Père saint, voulentiers t’escoilte
Et croy pour vray ce que tu dis.
-Seigneurs, assentez-vous ans diz
Que ce saint homme ci nous fait;
Prenons touz baptesme de fait,
Et soit chascun bon crestien
Plus noble fait, je vous dy bien,
Ne pouvons prendre.
PREMIER CHEVALIER.
Chier sire, vueilliez-moy entendre
Pour nous touz vous fas ce recort,
Que touz sommes de cest accort
De nous les mortetx diex laissier
Et nous au vray Dieu adressier
Que Remi presche Dieu celestre;
Et ainsi nous le creons estre
Dès ore mais.
Remi, sanz plus attendre huymais,
De moy baptiser vous prenez,
Et crestienté me donnez
Appertement.
Sire, je feray bonnement
Vostre plaisir et loing et près.
Or ça vez ci les sains fons près
Depoulliez-vous..
Tout en l’eure, mon ami doutx,
Me devestiray de cuer lié.
Or çà vez me ci despouttië
Qu’ay plus faire?
Pour vous nouvel homme refaire,
Faut que vous mettez ci dedans
A genoulz, et non pas adens,
A jointes mains.
CLOVIS.
CLUVtS.
L’AttCEVESQCK.
CLOVIS.
L’AMCEVESQUË.
corps a la mot’t-Ah! c’est le doux mi.scr:)cordieux,
qui jamais ne manque dans la recessité
mais qui secourt et près et loi Il
ceux qui l’aiment ou non pourvu qu’its
t’implorent de bon cœur; il n’y a pas de
doute. ·
CLOVtS.
Saint père, je t’écoute volontiers, et croiscomme
vrai ce que tu dis. Seigneurs,
ayez foi aux paroles de ce saint homme; recevons
tous réellement le baptême, et que
chacun soit bon chrétien je vous le dis
bien, nous ne pouvons rien faire de plus
noble.
LE PREMIER CHEVAHER.
Cher sire, veuillez m’entendre: pour nous
tous, je vous fais cette déclaration Nous
sommes d’accord de laisser les dieux mortels
et de nous adresser au vrai Dieu que
prêche Remi et qui est céleste; dès à présent
nous le croyons tel.
CLOVIS.
Remi, maintenant sans plus attendre
prenez la peine de me baptiser, et donnez-moi
tout de suite la qualité de chrétien.
`
L’ARCHEVÊQUE.
Sire, je ferai de bon cœur, de loin et de
près, ce qui vous plaira. Allons voyez tes
saints fonts prêts dépouittez-vous.
CLOVIS.
Mon doux ami, je me déshabillerai tout
à l’heure d’un cœur content. Allons! me
voici déshabitté qu’ai-je a faire de plus?
L’ARCHEVÉQNE.
Pour refaire de vous un nouvel homme,
il faut que vous vous mettiez ici dedans à
genoux, non pas la face contre terre, et les
mains jointes.