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CHARLES MONSELET

l’année n’est pas encore passée. On ne parle point non plus de solder l’arriéré. Misère ! misère !

Dimanche. Je vais de bonne heure chez Arsène Houssaye qui, d’après quelques mots lâchés ces jours derniers, m’avait laissé entrevoir qu’il était assez lié avec M. Émile de Girardin, directeur de la Presse. Je le presse et il finit par me permettre de me présenter de sa part chez Émile de Girardin. « Peut-être, me dit-il, vous chargera-t-il de quelque spécialité dans les faits divers. » Je ne fais qu’un saut de chez Arsène Houssaye chez Émile de Girardin. On m’annonce. C’est un homme de cinquante ans, pâle, brusque et vif. Dix minutes me suffisent. Il me dit de lui faire un feuilleton d’actualité.

— Me voilà donc remonté à l’assaut de la Presse. Nous verrons cette fois.

Mon rhume continue à gronder dans ma poitrine.

Lundi. — En allant déjeuner, je rencontre Solar, qui me semble assez triste et qui m’engage à écrire dans la Silhouette. Ô Solar, qu’es-tu devenu ? Il me dit que l’Époque est toujours sur un volcan et que probablement il va y avoir encore une l’évolution chez elle.

J’adresse une lettre à Cuvillier-Fleury pour lui demander de faire la Revue de Paris dans le feuilleton des Débats.

En allant dîner, je rencontre Vergniaud, qui m’annonce que mon feuilleton a paru aujourd’hui. — Hélas ! mon ami, comme ils l’ont massacré ! il y avait deux colonnes de trop, et ils ont coupé mon texte de droite et de gauche.

Mardi. — Champfleury m’envoie un billet pour aller voir aux Funambules la première représentation d’une pantomime de lui.

Anténor Joly vient chez moi, en mon absence, et me laisse un mot pour me dire d’aller le voir.

Je continue à tousser comme un taureau.