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SA VIE, SON ŒUVRE

propose de passer un an à Paris, et craint de n’avoir pas assez de cinq mille francs. Je l’entretiens dans cette inquiétude et je m’empresse de l’envoyer au bal Manille pour qu’il achève là son éducation.


Mercredi. — Visite à l’Artiste. Vue d’Eugène Pelletan, littérateur brun, et de Jean Journet, apôtre fouriériste.
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Mardi 25 mai 1847. — Je travaille à des vers pour la Revue des Deux Mondes.


Mercredi. — Je finis mes vers pour Buloz. C’est une satire sur Alexandre Dumas, sans le nommer.


Jeudi. — Apparition au Théâtre-Français.


Vendredi. — Fabrication de ma revue pour l’Artiste. Vue de Léo Lespès et du journal le Dimanche. Renvoi à demain pour solde. Le soir, je vais voir la représentation de Scaramouche et Pascariel, comédie en un acte et en vers. Petit acte, petit succès. J’apprends qu’un nouveau journal intitulé la Nouvelle Époque est en train de se fonder et que c’est cet infâme Girardin qui aide à le faire paraître en sous-main. — C’est Gérard de Nerval qui me fait part de cela. Au foyer, je vois Janin, un petit, qui crève d’embonpoint, mais qui porte sa tête avec esprit et fierté, bien vêtu…


Dimanche. — À la fin des fins, je revais chez Émile de Girardin, j’y vais deux fois. Ah mais ! ah mais ! — La deuxième fois, je le trouve. Il me fait des excuses de ne point m’avoir répondu. Toujours. Il a fait lire ma Bouteille vide, c’est charmant. Il l’insérera quand il pourra. — Toutefois, en compensation, il me promet de m’employer activement dans la Nouvelle Époque (journal du soir), et de m’y colloquer trois ou quatre feuilletons par mois. Ce journal modèle paraît le 15 juin, sans faute. Amédée Achard y continue les lettres de