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CHARLES MONSELET

Jeudi. À neuf heures du matin, comme c’est le 31 du mois de septembre 1847, je tombe chez Girardin dans le but insidieux de lui demander le nombre de billets de banque qui me reviennent pour mon article sur Frédéric Soulié. Il me dit de me présenter le 5 au caissier de la Presse. C’est le jour du payement de la rédaction. Champfleury vient chez moi pour me prier de lui faire dans l’Artiste une réclame en faveur de la troisième pantomime qu’il va faire représenter bientôt.

Promenade au journal le Conservateur.


Vendredi. — Je fais une revue pour l’Artiste


Mardi. — Je vais plusieurs fois à la Presse dans l’intention louable de demander le payement de mon article. Le caissier me regarde ahuri et me tourne le dos. Dans ma fureur, j’écris deux ou trois lignes au secrétaire de la rédaction, M. Neftzer, pour lui demander ce que cela signifie.

Le soir, je vais avec un billet de l’Artiste voir le Cheveu blond, de Léon Gozlan, et Pierrot posthume, arlequinade en un acte et en vers, par Théophile Gautier.


Mercredi. — Visite à la Presse. Cette fois, le caissier me reçoit avec les égards dus à mon article et me compte fidèlement la faible somme de… vingt-sept francs quatre-vingt-dix centimes. Cela fait trois sous la ligne, ancien prix de l’Époque. J’attendais mieux de la Presse. Néanmoins, j’empoche cet or peu nombreux.


Vendredi. — Je fais ma revue pour l’Artiste. Théophile Gautier me dicte, pour l’y enchâsser, une tirade de son Pierrot posthume.


Mardi 19 octobre 1847. — Réouverture du Théâtre-Français. Je me promettais des délices profondes ; ô terreur ! je ne trouve point de place, tout est loué. Il faut me contenter de voir la salle sans voir le spectacle. La salle est resplendissante de fraîcheur et de dorure. Quel dépit ! Serai-je plus heureux