Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
190
SA VIE, SON ŒUVRE

Ternes : le frère de Charles, marié également, consulte avec intérêt les cours de la Bourse.

Il ne nous reste plus qu’à suivre le littérateur pas à pas — à travers livres et journaux — dans cette dernière partie de sa carrière : petit voyage au pays du succès où il ne pleut, que des bravos, où l’on ne récolte que des lauriers.


Sur ces entrefaites paraît, à la Librairie Nouvelle de Michel Lévy, les Galanteries du xviiie siècle.

»… Nul plus que Monselet n’a fouillé les arcanes secrets de ce bizarre, terrible et voluptueux xviiie siècle : — il a assisté au petit lever de la Pompadour ; il a pirouetté dans l’antichambre de la Dubarry ; il a secoué le plus négligemment du monde le tabac d’Espagne sur son jabot en point d’Angleterre ; — c’est un roué — fort heureusement innocent, comme l’agneau pascal, des chatoyantes obscénités dont il se fait l’historien… » Charles Bataille, Diogène (no  du 22 février 1857).

Monselet emprunte à ce siècle de roses et de poudre à la maréchale ses petits romans licencieux et ses almanachs grivois — bibliothèque galante dont il dresse un minutieux catalogue détaillé et annoté.

« … L’époque que nous avons choisie, écrit-il, est la fin du xviiie siècle, d’abord parce que c’est celle que nous avons le plus étudiée, ensuite parce que c’est celle qui offre l’amas le plus considérable de livres bizarres et presque ignorés aujourd’hui. Nous nous sommes borné aux romans, genre de production voué fatalement à tous les caprices de la mode ; et surtout aux romans anonymes, qui, écrits en dehors de bien des conventions, — souvent aussi des bienséances, — décèlent, plus que tous les autres, les courants d’idée d’un siècle. Toute cette période enragée de volupté et d’esprit, comprise entre Angola, histoire indienne et Aline et Valcour, roman